Carré de l'hypoténuse

Apprendre comme un formateur

Cet article explique comment apprendre comme un formateur ou comment se mettre en situation d’apprentissage lors d’une formation.

Peut-on imaginer un cuisinier professionnel qui ne gouterait pas ses plats ? La réponse est oui, malheureusement, pour certains d’entre eux.

Est-il possible qu’un site web public ne soit pas testé régulièrement afin de s’assurer qu’il soit parfaitement fonctionnel ? (la réponse est oui, malheureusement, pour certains d’entre eux).

De même, un enseignant doit chercher à améliorer sa pédagogie afin de lutter contre ses propres biais et pour améliorer sa pratique.

L’étroitesse des expériences uniques

Il ne s’agit certainement pas d’une question d’intelligence de la part de l’apprenant.

C’est probablement plus une question d’expérience, et surtout de diversité d’expérience, voire d’une simple connaissance du vocabulaire, notamment dans le domaine de l’informatique.

Par exemple, il est frappant de constater que certains stagiaires sont déboussolés lorsqu’ils doivent cliquer sur un « explorateur de fichiers Windows« , au point qu’il est nécessaire d’être très explicite : « Attention ce n’est pas le navigateur web, c’est bien l’explorateur de fichiers Windows, celui qui est en bas de l’écran, dans la barre des tâches, la petite icône jaune, à côté du navigateur Edge, etc. »

Le même constat se vérifie pour ouvrir (ou fermer) un onglet dans un navigateur, etc.

C’est normal.

Apprendre comme un formateur : Equipe de jeunes gens
Apprendre comme un formateur

Un champ de connaissances large

Si une personne a travaillé sur une application maison pendant 15 ans et qu’un beau jour, elle doive apprendre un logiciel (Power BI Desktop, SharePoint, Power Apps, etc.), le changement est réellement violent. En effet, c’est une forme de violence passive d’être plongé dans un environnement où vous n’avez pas de repères.

Car, il n’y a pas que le logiciel à comprendre, ni ses méthodes, évidemment.

Tout l’environnement Windows de l’utilisateur doit être compris, comme la notion de dossiers ou celle de « dézipper » un fichier zip, etc.

Parfois, il faut aussi s’approprier quelques notions liées au Cloud. Pour certains, la consultation de ses emails sur son téléphone et sur un ordinateur n’est pas une opération évidente.

Rien dans l’apprentissage n’est naturel ou intuitif, sinon il n’y aurait pas d’apprentissage nécessaire.

Le pire est de voir des stagiaires battre leur coulpe, comme si c’était leur faute, alors qu’il n’en est rien.

En effet, il ne faut pas oublier que dans une communication entre individus, il y a un récepteur mais aussi un émetteur.

Pour remédier à cette situation, l’ajustement permanent des supports de cours et des travaux pratiques, n’est pas suffisant.

Apprendre comme un formateur : s’inspirer des autres pédagogues

Assister aux formations données par les autres formateurs sur les sujets qu’on enseigne doit être une formidable expérience.

Cependant, cela reste une expérience biaisée dans la mesure où tout paraitra évident.

Toutefois, découvrir des styles et des méthodes d’enseignement différents peut se révéler instructifs.

Aussi, mon choix a été de me tourner vers des domaines nouveaux mais en rapport avec l’informatique. En effet, il est difficile de suivre l’enseignement d’une matière ou d’un domaine qu’on n’apprécie pas.

Il faut avouer que l’expérience est terrible pour soi, en tant que formateur 🙂

Même les discours les mieux charpentés sous-tendent des connaissances implicites, qui ne sont pas évidentes.

Le champ des connaissances est tellement vaste qu’il est parfois impossible pour le pédagogue de tout préciser.

C’est dans ces moments qu’il faut réagir comme stagiaire et être acteur de sa formation, sans tomber dans l’excès et la surenchère.

Apprendre comme un formateur : conseils aux apprenants

Sachez qu’un formateur expérimenté ne laisse rien au hasard.

Même si une information communiquée par le formateur parait insignifiante, notez-la.

Plus tard, vous aurez le temps – et le recul – pour évaluer la pertinence de l’information.

De manière générale, notez à la volée toutes les informations communiquées dans un document Word à vous : nom des produits, lignes de commandes, nom des sites web, copies d’écrans quand la formation est à distance, etc.

Certains utilisent des logiciels de Mind Mapping : why not?

Toutefois, ne perdez pas trop de temps à réorganiser vos notes, durant la formation.

Ne cherchez pas à mettre au propre vos notes : écoutez activement le formateur.

À dire vrai, c’est aussi un avantage de garder les notes telles qu’elles ont été saisies, car cela montre aussi la chronologie des événements.

Gardez vos saisies incomplètes en mettant un ? pour indiquer que c’est incomplet. Cette information vous sera utile quand vous relirez vos notes.

Pendant que vous écoutez attentivement les explications du prof, notez rapidement ce qu’il fait. Par exemple, clic > prop > conf. exec après plutôt que d’écrire proprement : Faire un clic sur … puis cliquer sur le choix Configurer la propriété Exécuter après.

Ensuite, quand ça sera votre tour de mettre en pratique, tapez d’abord vos commandes dans Word ou NotePad, avant de les taper pour de vrai : les fautes de frappes obligent à retaper les commandes. Tout le monde ne sait pas comment rappeler les commandes précédentes.

Apprendre comme un formateur : conseils aux enseignants

Tous les apprenants vont faire des erreurs de manipulations, à un moment ou à un autre. Toutefois, ils ne savent pas toujours comment corriger leurs erreurs.

C’est normal.

Il est donc préférable d’intégrer des procédures de correction dans les solutions.

Les enseignants le font spontanément lorsqu’eux-mêmes font des erreurs ou rencontrent des situations inédites.

Souvent, cela se traduit par un commentaire qui attire l’attention dans leur documentation sur un point particulier : Si vous ne voyez pas trucmuche, actualisez votre écran, etc.

Anticipez les situations où le stagiaire va faire une erreur quelconque.

Par exemple, il devait choisir le type de colonne Plusieurs lignes de texte et il a cliqué un peu vite sur le type colonne Texte, qui est proposé par défaut.

Le stagiaire aimerait savoir comment faire pour « revenir en arrière ». Pour l’enseignant c’est évident car cela fait des années qu’il connaît la solution.

Malgré tout, il est nécessaire qu’il se mette à la place du stagiaire.

Indiquez par avance la méthode qui lui permettra d’être autonome, y compris en cas d’erreur. Il se sentira valorisé d’avoir corrigé son erreur et de l’avoir fait « tout seul »… 🙂

Pour aller plus loin

Ensuite, consultez aussi l’article qui explique comment Se former pour pas cher.

Puis, vous verrez le genre de problème concret rencontré, avec l’article sur Emmet abbreviations Visual Studio.


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